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Jardiniers sans pesticides
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Jardiniers sans pesticides
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24 décembre 2008

Le sol est bien autre chose qu'un milieu inerte.

Il faut absolument changer notre fusil d'épaule, pendant qu'il en est encore temps.

Alors que nos prédécesseurs avaient jusque-là préservé et transmis leur outil de travail. Nos techniques modernes de culture, en l'espace d'une génération ont fait évoluer les choses dans le mauvais sens à une vitesse inimaginable. Depuis quelques années nous avons un peu trop tendance à considérer que le sol est uniquement un support de culture. L'appauvrissement des sols, sa dégradation physique font qu'aujourd'hui, l'agriculture moderne est obligée d'employer sans arrêt, engrais chimiques et pesticides pour tenter de maintenir une production constante.   

Alors que la vie fourmillait dans ce que nous appelons la couche arable, elle est aujourd'hui considérablement réduite. Par exemple, pour ce qui concerne les vers de terre qui sont connus de tous et considérés pour être d'excellents auxiliaires des agriculteurs et des jardiniers. On pouvait en trouver dans les années 1960-70, environ 3 t par hectare alors qu'aujourd'hui on a du mal à en trouver 100 kilos. Il n'y a pas que le ver de terre qui ait souffert de nos méthodes culturales : les bactéries, les larves de divers insectes, les champignons du sol (mycchorise)... 
Toute cette source de vie est aujourd'hui considérablement réduite.   
Le minéral n'est pas en reste, à force de pratiquer des labours profonds, jusqu'à 40 cm et pas toujours à la bonne époque, de pratiquer régulièrement l'épierrage, la structure physique s'en trouve modifiée. Les éléments sont de plus en plus fins, ils se tassent et se colmatent... L'eau a de plus en plus de difficultés à pénétrer dans nos sols... Elle ruisselle, et se retrouve directement dans nos ruisseaux et nos rivières qui, à la moindre averse, gonflent exagérément et charrient des milliers de tonnes de boues argileuses.
En période de sécheresse, la terre se rétracte de plus en plus, le vent à son tour emporte plus facilement ces particules fines.   
À force de ne considérer que les trois principaux éléments N-P-K, (N. azote, P phosphore, K potasse). Il est nécessaire d'apporter aujourd'hui plus d'unités de ces éléments, afin d'espérer conserver un rendement équivalent. Voilà un paradoxe qui devrait faire réfléchir un peu nos cultivateurs, et nous jardiniers. Aujourd'hui il faut apporter plus d'engrais et les rendements stagnent. Les quantités dispersées de nos jours, si elles avaient lieu sur un sol sain et structuré, permettraient de voir ces rendements considérablement augmenter...
Seulement voilà, les quantités d'engrais apportées aujourd'hui sur nos sols destructurés provoquent une "sur minéralisation" de l'humus du sol et c'est tout l'équilibre qui est rompu, l'humus est quasiment "brûlé". Le complexe argilo-humique, à l'origine même de la structure des sols et de son pouvoir tampon sont quasiment anéantis, ce qui fait que les sols ne retiennent plus les éléments fertilisants qui se trouvent lessivés.

Les façons culturales doivent impérativement être modifiées. Revenir, pendant qu'il en est encore temps, vers un état antérieur devient urgent. De nombreuses solutions existent, il faut revenir au basique, enrichir les sols en humus avec des cultures intermédiaires, qui seront enfouies à l'occasion de labours moins profonds. L'enfouissement des chaumes et des pailles de céréales, doit se généraliser. Le sol doit constamment être maintenu sous un couvert végétal pour utiliser et fixer les éléments nutritifs solubilisés.  Il faut absolument éviter les tassements... Respecter les strates du sol, car elles n'entretiennent pas les mêmes genres de vie microbienne et bactérienne en respectant le milieu aérobie et anaérobie.
Les semis directs en place commencent à faire leur apparition, c'est tout à fait le genre d'action qu'il faut encourager.

Il faut également retrouver une chimie du sol naturelle et ne plus considérer que les 3 éléments N.P.K ...

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Commentaires
J
Voila un article qui résume trés bien la gravité de la situation que 30 ans de pratiques d'agriculture intensives mais aussi des pratiques de jardiniers lambas comme vous et moi.<br /> D'où la nécessité d'en revenir à des méthodes culturables naturelles et respectueuses de la micro-faunes des sols.<br /> Mére Nature ne nous en dira que merci
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